Jeûner…Alors que dix ans en arrière, le jeûne était perçu comme une pratique sectaire, aujourd’hui, à l’ère de la surconsommation et du développement des maladies de civilisation il remonte sur le podium des pratiques de santé à la mode. Tant mieux ! L’Homme avait presque oublié qu’il a connu, depuis le début de l’humanité des phases de pauses digestives, choisies ou forcées (famine). Médecine ayurvédique, religions juive, chrétienne, musulmane, de tout temps, le jeûne a fait partie des pratiques de santé ou/et de purification spirituelle. Il fait aujourd’hui l’objet de recherches cliniques et de nombreux essais médicaux. Certaines cliniques ou hôpitaux l’intègrent à leurs protocoles, pour traiter des maladies ou optimiser la tolérance de traitements. D’autres en font leur spécialité, c’est le cas de la célèbre Clinique BUCHINGER située en Allemagne. En France, c’est le jeûne préventif, de bien-être qui est pratiqué. Le nombre de centre curiste accueillant des jeûneurs ne cesse d’augmenter.
Mais comment ne rien manger peut il être aussi attractif et bénéfique pour la santé ?
Jeûner c’est s’abstenir de toute nourriture pendant au moins 24h. En mettant au repos le système digestif, la pratique du jeûne permet de favoriser les efforts de détoxication de l’organisme (toxines, cellules mortes, réserves de graisse). Elle permet aussi de renouveler l’énergie, de renforcer l’immunité et aurait un effet bénéfique sur de nombreux maux et maladies (voir reportage très intéressant d’Arte à ce sujet « le jeûne, nouvelle thérapie »). Lors d’un jeûne, l’effort demandé par la digestion peut être accordé à la régénération cellulaire et notamment immunitaire. Au-delà d’un certain temps, les stocks de glycogène sur lesquels l’organisme s’appuyait pour maintenir son fonctionnement « normal » sont épuisés. Le corps passe en autolyse c’est-à-dire qu’il s’auto-digère. Pour subvenir à ses besoins, il puise alors dans les vielles cellules usées et les réserves graisseuses. Pendant ce phénomène, le métabolisme entier s’adapte à la privation de nourriture. Cortisol, adrénaline, sérotonine, insuline, les sécrétions hormonales et nerveuses diffèrent de la « normale ». Malgré le fait qu’il ne mange pas, le jeûneur se sent bien. La sensation de faim disparait peu à peu.
Comment jeûner ?
Rien de plus simple. Il s’agit de ne pas manger. Seuls ingrédients autorisés, l’eau, la tisane ou le bouillon de légumes. Certains types de jeûne autorisent les jus de fruit très dilués (20ml de jus pour 100ml d’eau à raison d’1 à 2 fois par jour) ou encore l’apport de miel en très faible quantité. Il convient d’ailleurs de boire 2 à 3L par jour pour pourvoir au besoin hydrique qu’apporte normalement l’alimentation et permettre le drainage des toxines et toxiques remis en circulation dans l’organisme.
Si un jeûne intermittent (jeûne le matin ou le soir) ou d’une journée est une pratique qui demande peu de préparation, lorsque l’on souhaite jeûner plusieurs jours, il convient d’amorcer une restriction alimentaire préalable afin de préparer le corps en amont de la cure. D’abord ce seront excitants (café, alcool, sucre) qu’il conviendra de supprimer puis les protéines (viande, poisson, œufs et produits laitiers) puis les céréales et féculents, et enfin légumes et fruits. Le système intestinal doit être libéré de toutes matières et être ainsi purgé avant (et pendant le jeûne au besoin). Hydratation suffisante, marche, détente, repos, étirements seront à intégrer pour favoriser la détoxication. La rupture du jeûne doit se faire progressivement : on redémarre par les fruits et légumes puis les classes d’aliments seront progressivement réintroduites dans le sens inverse de celles qui auront été supprimées. Un jeûne peut durer de 24h à 5 jours. A titre préventif, il vaut mieux pratiquer des jeûnes courts et réguliers que des jeûnes longs. Au-delà de 24h, une préparation psychologique et un accompagnement peuvent être nécessaires les toutes 1ères fois. De nombreux centres curistes proposent des stages d’une semaine, permettant de profiter d’un encadrement professionnel et de partager cette expérience avec d’autres.
Si cette pratique est très bénéfique pour la santé, elle ne convient néanmoins pas à tous et nombreuses sont les contre-indications. Anorexie, boulimie, femmes enceintes, allaitantes, enfants, peurs liées à la privation, médicamentation lourde, grande fatigue, diabète, néphropathie, grand malade…il convient de vérifier au préalable avec votre médecin traitant que rien ne vous contre-indique à un jeûne. Par ailleurs si des signes de sommeil agité, hallucination, lassitude, courbatures fébriles, délires, angoisses, crise de tétanie, ou autres symptômes anormaux apparaissent pendant le jeûne, il convient de rompre la cure et de se référer à son médecin traitant.
Jeûne intermittent, jeûne long, jeûne de 24h, seul ou pratiqué en groupe, peut importe la forme. L’important est que le jeûneur se sente en harmonie avec le cadre qu’il choisit car le bien-être est un élément clef de la réussite du jeûne. Et vous ? Y a-t-il une forme qui vous appelle plus qu’une autre ?
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Nina Bossard
Naturopathe & Formatrice en naturopathie
06.50.48.58.78.
www.nina-bossard-naturopathe.fr